OLIVIER DELEVINGNE

Compositeur, Fabricant d'idées
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Manifesto

Bio

J’ai toujours préféré aux bancs de mon lycée les planches de son atelier théâtre. LA SCÈNE M’A APPELÉ, et le théâtre m’a permis de composer pour des artistes tels Didier Gustin et Pierre Palmade que j’ai accompagnés sur de nombreux spectacles. Et puis, loin des projecteurs, dans MON STUDIO, MON ANTRE équipé de synthétiseurs et d’instruments dont la singularité m’a toujours inspiré, j’ai composé, réalisé, produit tous azimuts (à l’image de mon insatiable appétit de nouveauté). Pour la chanson avec Richard Gotainer ou Wasis Diop, pour le jeune public avec Henri Dès, pour le cinéma et la télévision, et pour la librairie musicale grâce à laquelle mes morceaux ont pu se propager aux quatre coins du globe à la vitesse du son pour accompagner des films, documentaires et autres publicités.

LA DIVERSITÉ, MAIS PAS L’ÉPARPILLEMENT. Au cœur de cette constellation de créations, le système solaire le plus identifiable est celui de la MUSIQUE ÉLECTRONIQUE, de la quête du son qui voyage de mes oscillateurs au public en passant par les filtres, les enveloppes et autres instruments qui font RÉSONNER MON STUDIO, sous-marin spatial toujours en partance vers de nouvelles aventures créatives et immersives.

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Artisanat

LA CULTURE EST UNE INDUSTRIE : on fabrique, on transforme, et le savoir-faire est indispensable. Mais toujours avec l’esprit de l’artisan qui élabore en façonnant la matière première, qu’il s’agisse de mots, de sons ou d’images. L’HUMAIN EST AU COEUR DE LA CRÉATION qui s’adresse à d’autres humains. Ce n’est pas la machine qui créée, mais celui qui est aux commandes. En musique, les instruments électroniques ne sont que des outils qui permettent une nouvelle expression sensible de la créativité du compositeur. Partir de circuits électroniques, les mettre en relation et trouver les sons qui raconteront une histoire sonore, qui feront naître ses émotions et des images, c’est tout l’art de LA MUSIQUE ÉLECTRONIQUE ARTISANALE.

Inspirer

Inspirer, c’est avant tout PRENDRE UN SOUFFLE NOUVEAU, ne pas se contenter de « l’air du temps », s’ouvrir constamment, filtrer, et créer dans un mouvement d’expiration. Mais c’est aussi se laisser inspirer, ne rien laisser passer de ce qui peut être une étincelle pour l’imaginaire. Il y a une part de LÂCHER-PRISE dans l’inspiration : composer la musique d’un film, c’est se laisser porter par ce qui s’en dégage puis reprendre la main et lui offrir mon propre apport créatif. Et inspirer le public, c’est partager avec lui, lui DONNER DES ÉMOTIONS ET DES SENSATIONS qu’il ne soupçonnait pas, c’est tout simplement lui parler dans une langue étrangère et qu’il comprendra spontanément, comme par miracle.

Transmettre

Mes créations sont des navettes qu’ont commencé à construire mes prédécesseurs qui parfois m’inspirent et m’influencent, des personnalités aussi complexes que Debussy et Frank Zappa. La transmission est indispensable pour NE PAS ROMPRE LA CHAÎNE DE LA CRÉATION dans laquelle je m’inscris. C’est pour cette raison que j’interviens régulièrement dans des établissements d’enseignement ou de formation où je transmets à la fois MA PASSION pour la création musicale, MA CONNAISSANCE de la filière musicale et MON SAVOIR-FAIRE.

Action sociale

LES AUTEURS ET COMPOSITEURS NE VIVENT PAS D’AMOUR ET D’EAU FRAICHE.
Ils ont besoin comme toute personne qui travaille de connaître leurs droits : ni salariés ni « indépendants », ils ont parfois du mal à se situer dans la société où leur place est mal indiquée. En m’impliquant dans des organismes de DÉFENSE DES AUTEURS et à travers mon activité de CONSEIL, j’œuvre à leur PROTECTION.

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culture
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ART

is

a dirty job

but somebody got to

do it

Créativité

Ce terme que l’Académie française ne reconnaît que depuis 1971 décrit à merveille le fil rouge (j’adore le rouge) de mes activités. La créativité est avant tout une capacité à être dans UN ÉVEIL PERMANENT et de construire, de faire émerger de la nouveauté dans ce qui ne semble pas pouvoir en offrir ; C’EST INNOVER.

POURQUOI LIMITER LA MUSIQUE AUX NOTES ET NE PAS INVENTER DE NOUVEAUX SONS ?

Pourquoi enfermer un tableau dans la notion « d’art visuel » et ne pas donner à entendre sa dimension sonore ?

La créativité raccourcit le chemin entre le pourquoi et le comment et JE LA METS AU SERVICE DE TOUS MES PROJETS dans l’audiovisuel, le cinéma, en collaborant avec des écrivains, poètes, plasticiens grâce à mes instruments auquel je redonne constamment de nouvelles utilisations

Technologies

Intimement liés, l’art et la technologie entretiennent une relation dialectique qui, dans un double élan, élargit le champ de la création et rend nécessaire l’invention de NOUVEAUX INSTRUMENTS qui, à leur tour, ouvriront la voie à de NOUVEAUX GENRES D’OEUVRES.

J’ai toujours été à l’affût des innovations techniques dans la fabrication d’instruments, mais aussi dans le matériel de prise de son, de mixage, de diffusion du son et dans les nouvelles formes d’exploitation des œuvres. La musique a un pouvoir phénoménal que le DÉVELOPPEMENT CONSTANT D’OUTILS DE L’AUDIO permet d’appliquer tant dans l’art que dans le domaine de la santé, de l’industrie et des relations interpersonnelles.

Adepte de musiques électroniques, et plus précisément de MUSIQUE ACOUSMATIQUE, j’accorde une attention particulière à L’ADEQUATION ENTRE L’OEUVRE ET SES OUTILS DE CRÉATION, dans le cadre de mes compositions pour le cinéma ainsi qu’en vue d’installations pluri artistiques ou dans mes morceaux purement audio.

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INSPIRATIONS

trevor horn

Trevor Horn

zappa

Claude debussy

frank zappa

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HANS ZIMMER

Il est difficile de faire un choix parmi ses sources d’inspirations. Ces compositeurs incarnent l’inventivité et l’audace. Ils ont de nombreux points communs. Trevor Horn est l’un de mes premiers grands chocs en pop music, tant j’ai adoré ce morceau qui reste ma chanson préférée, je parle de Video Killed The Radio Star des Buggles. Pareil pour The Plastic Age, I am a camera ou On T. V. Trevor a rapidement complété son métier de compositeur en devant producteur ; et il a bien fait ! Alors que je commençais à faire sérieusement de la musique et surtout à écouter avec attention les disques pour comprendre comment « c’était fait » en terme de son (une précoce approche spectrale de la musique peut-être), je pris une première gifle en entendant l’album The Lexicon of love du groupe ABC produit par Horn. Alors j’ai tendu l’autre joue et Welcome to the Pleasure dome de Frankie Goes To Hollywood a surgit. Tout en prenant des gifles je recevais un énorme coup de pied où vous savez en écoutant le meta-groupe The Art Of Noise, création de Trevor Horn et quelques un de ses amis.

Claude Debussy serait sûrement devenu producteur s’ il avait vécu à une époque de fixation sur support de la musique, je veux dire d’enregistrement. Sans doute il n’aurait laissé le soin à personne de mixer Pelleas et Melisande, cherchant à apporter d’ultimes raffinements pour la perception de l’auditeur.  Comme lui je suis né à Saint Germain-en-Laye, j’espère que le terroir transmet le talent. Et au-delà de sa musique, c’est le désir d’aller chercher autre chose, de penser l’inconvenant, de s’inspirer des timbres du gamelan balinais, de briser les codes de la Villa Medicis ou d’inventer le personnage de Monsieur Croche afin de pouvoir être politiquement incorrect face aux institutions qui me plaît énormément chez Claude Debussy. Ecrire Clair de Lune donne beaucoup de droits.

Frank Zappa a déclaré : « J’ai commencé à écrire de la musique de chambre à quatorze ans, je n’ai pas écrit de musique rock avant mes vingt ans ». La découverte de sa musique complexe et surtout d’une très grande variété est une référence de folie, d’inventivité et aussi de rigueur pour moi, sans oublier son œil moqueur et sa moustache insolente.
Le côté iconoclaste de son propos le relie à Debussy et sa démarche de producteur de ses enregistrements à Trevor Horn. Contrôle de la production et expertise dans la technologie, notamment avec l’utilisation du NED Synclavier. L’opéra rock Joe’s garage est un chef d’œuvre, avec une pochette qu’il ne serait plus possible de sortir. J’ai mis des années à comprendre pourquoi l’émission jeunesse que je regardais le mercredi après-midi s’appelait Studio Tan, l’OVNI rock expérimental et son Lemme take you to the beach.
Considéré comme un héros en Tchécoslovaquie il aurait peut-être pu devenir président des Etats-Unis dans les années 90 si il était allé au bout de son projet de candidature. Il n’y a pas de style chez Frank Zappa, à part le sien ce qui fait déjà beaucoup. On perçoit l’influence de Stravinsky ou encore de Varèse, mais aussi la maîtrise du Doo-wop. Il ne devrait pas être autorisé de ne pas avoir écouté dans l’album Sheik Yerbouti : le morceau Yo Mama avec ses mesures asymétriques qui est un modèle de virtuosité et de jubilation musicale et instrumentale de premier ordre.

Est-ce la pratique de la guitare qui produit de la créativité, car de Zappa à Zimmer, en plus de la guitare, il y a ce gène, la moustache en moins pour Hans Zimmer. Un œil attentif l’aura reconnu, jouant des claviers dans le clip de Video Killed The Radio Star des Buggles de Trevor Horn. Toujours à la pointe de l’évolution technologique, pratiquant le ciselage implacable des sons, Hans Zimmer est ma référence dans la musique pour l’image. Producteur également, il a une vision et surtout sait créer les moyens pour travailler à la musique des machines hollywoodiennes notamment en créant le studio de création Media Ventures. J’écoute régulièrement la musique de Gladiator. Des compositions plus récentes comme la bande originale de Dunkerque deviennent des modèles sur les choix esthétiques et l’utilisation de la musique derrières lesquels il faut se ranger, le but étant de servir le film.

trevor horn

eLIANE radigue

zappa

daphne oram

delia derbyshire

trevor horn

laurie spiegel

Les ” Electronic Ladies “ sont les pionnières de la musique électronique, de la recherche, de l’expérimentation et l’inventivité. Les Services Publics de différents pays ont permis la création de laboratoires, d’entités de recherches musicales et sonores. Cela a créé des viviers d’expérimentateurs et surtout d’expérimentatrices.

Eliane Radigue a expérimenté, et poussé le plus loin possible la composition autour des sons continus : son terrain de jeux se situe dans le domaine du drone et du larsen. Après une grande maîtrise des techniques d’enregistrement et de montage, elle est devenue l’experte du synthétiseur Arp2500.

Elle a partagé à New-York un studio avec Laurie Spiegel. Plutôt dans le registre « West Coast » du synthétiseur par sa pratique du Buchla. Laurie Spiegel est précurseur par ses recherches autour de l’utilisation de l’ordinateur et des algorithmes pour la composition, son crédo étant d’automatiser le plus de tâches possible afin de se concentrer sur l’interprétation de la musique. Comme Eliane Radigue, son œuvre comporte un grand nombre de pièces pour des orchestres acoustiques.

L’Oramics, inventé par Daphné Oram, permettait une approche graphique de la création sonore et musicale, puisqu’on pouvait dessiner le son. C’est la créatrice du BBC Radiophonic Workshop, qui au-delà de l’expérimentation et la recherche fondamentale sonore, était un lieu de création innovant et poétique pour les programmes de la BBC, elle a été une source d’inspiration considérable pour la musique pop anglaise et reste encore une référence dans le genre.

Delia Derbyshire, la directrice adjointe du studio de création, est une compositrice visionnaire, aidée par sa formation initiale musicologique. Son apport tant à la musique concrète qu’à la musique électronique fait d’elle une légende en Suède et au Japon. Son nom figure aux crédits de nombreux albums d’artistes majeurs de la musique électronique, devenue electro.

Les ” Electronic Ladies “ ont ouvert une voie royale pour l’avenir de la musique acousmatique.

Musique spectrale

Ce courant de la musique contemporaine est né en France dans les années 70. Il accorde une place prépondérante au son et plus précisément à son timbre ainsi qu’à la perception que celui-ci provoque chez l’auditeur là où les notes ainsi que l’harmonie deviennent presque accessoires dans la composition : c’est un changement de paradigme total au regard de la pensée de la musique, un voyage nouveau et poétique pour l’oreille.

Précurseur, Pierre Schaeffer a eu l’intuition au cours de ses travaux sur la musique concrète qu’une nouvelle approche sur le son, en coupant l’attaque d’un son de cloche par exemple, pouvait créer de nouveaux timbres.

Les héros fondateurs de cette nouvelle musique, Gérard Grisey, Tristan Murail et Hugues Dufourt, notamment, ont tenté de répondre à la question : « qu’est-ce qu’un son ? »

De nouveaux agencements sonores ont vu le jour au sein de l’orchestre et l’ordinateur a permis un champ d’expérimentations sonores quasi infini, tant sur des sons naturels enregistrés que sur des sons synthétisés.

Aujourd’hui beaucoup sans doute ont une approche spectrale de la musique sans le savoir. En tout cas celles et ceux qui font la démarche de penser la musique autrement, en font assurément.

Depuis toujours j’ai cherché à expérimenter des textures sonores en utilisant tous les instruments et les outils à ma disposition.

Ma rencontre avec Hugues Dufourt en 2021 a donné naissance à la série documentaire Conversations, réalisée par Benjamin Bleton et produite par Karl More France.

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MATERIELS

Tout a commencé lorsque jeunot, j’assistais aux répétitions du groupe créé par mon frère Philippe :
Le Procédé Guimard Delaunay.

Je vis un jour ce gars arriver, Carolin Petit, il portait deux valises, une petite en aluminium que je trouvais très cool et sur laquelle brillait un sticker « Berklee College of Music » et une beaucoup plus grande qui semblait lui arracher le bras, avec elle aussi un sticker : « Roland, We design the future »

Dans la grande il y avait un synthétiseur, le Roland Jupiter-8.
Le voir c’était surprenant, l’entendre époustouflant.
Je n’ai jamais su ce qu’il y avait dans la petite valise.

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Ed Uthman from Houston, TX, USA

Quand à mon tour j’ai commencé la musique, j’ai jeté mon dévolu sur un autre instrument Roland, une boîte à rythme, la TR-808. Je l’ai toujours et quelques années plus tard, le synthétiseur Juno-106 est venu compléter mon dispositif. Je l’ai toujours. Et en 2018 quand Roland a proposé 2 paires de chaussures aux couleurs de la marque, je m’en suis évidemment aussi procuré des exemplaires. Je les ai toujours, mais elles sont bien usées.

J’ai toujours beaucoup d’instruments Roland et suis de très près les innovations de la marque et la ré-édition des produits phares.

Chaussures

Moog voyager

 

Au début du 21ème siècle, on commençait à reparler avec insistance du retour des synthétiseurs analogiques, la mode du vintage ne battait pas encore son plein. Invité à une soirée de présentation de matériels, je pensais me laisser tenter par l’achat de quelques trucs pour compléter mon studio, mais sans plus. Il y avait un Minimoog Voyager posé dans un coin avec un casque et dès le premier son j’ai compris qu’il m’en fallait un. Bien sûr je connaissais la marque, j’avais essayé des Minimoog, mais ce soir-là j’ai eu comme une révélation. J’en ai eu 4 modèles. Un jour j’ai reçu un email de Moog Inc. Ils m’informaient qu’ils avaient fabriqué une série limitée avec tous les boutons en plaqué or, il leur restait quelques boutons et proposaient à certains clients d’en avoir. J’ai donc pu customiser un de mes Voyager, un Electric Blue, blanc (déjà une rareté) avec un bouton de master volume en plaqué or.

fender_logo
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La marque mythique des guitaristes, enfin une des marques, et surtout Léo Fender est l’inventeur de la basse électrique. J’adore cette marque, elle donne envie de jouer de ses instruments, et de les écouter sur ses amplis. J’ai la chance d’avoir une basse Mustang de l’année de ma naissance et quelques autres guitares. J’ai aussi une préférence toute particulière pour un ukulélé soprano au décor hawaiien qui sonne tout particulièrement bien.

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Je me souviens de mon premier Mac. Il fut un temps où les possesseurs/utilisateurs d’ordinateurs Apple se faisaient chambrer car la relation souvent affective qu’ils entretenaient avec leur ordinateur pouvait sembler étrange. Il est vrai qu’il y avait un ticket d’entrée assez élevé pour faire partie de la secte. Dès que j’ai eu les moyens d’entrer dans le club je l’ai fait et quasi instantanément pour des applications musicales. On guettait avec fébrilité la sortie du nouvel OS, et on se retrouvait une fois par an pour manger des pommes, littéralement lors de la grand’messe qu’était l’Apple Expo. Au-delà du côté anecdotique, les produits de la marque ont toujours répondu aux besoins du monde de la création en offrant plus qu’un outil, un compagnon. Dès que j’en ai eu les moyens, j’ai lâchement abandonné mon ordinateur Atari pour « passer sur Mac » avec ses applications révolutionnaires.

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Synthétiseurs modulaires

Apparu dans les années 50, le synthétiseur modulaire et ses deux grandes tendances le East Coast et le West Coast  a été totalement remis au goût du jour depuis une bonne dizaine d’années. C’est Dieter Doepfer qui a inventé un format, la taille de modules qui composent l’ensemble du synthétiseur, qu’on appelle Eurorack. Il existe un monde foisonnant d’inventeurs de module de tous types partout dans le monde. Le synthétiseur modulaire incarne pour moi l’instrument créatif par excellence car il faut rassembler beaucoup de pièces-puzzle (les modules) qui ont chacune une personnalité et une identité souvent très forte et les raccorder ensemble pour se fabriquer son propre instrument, créer ses propres sons et inventer sa propre musique ; c’est technologique, ludique et créatif.